Dur dur de lire la Bible ?

Récemment, je discutais avec des amis chrétiens à propos de la lecture personnelle de la Bible. Nous parlions en particulier de la difficulté d'avoir une lecture biblique quotidienne, de s'astreindre à une discipline dans sa méditation personnelle. Et l'un d'eux a fini par me dire : « évidemment, pour toi c'est facile, tu es pasteur ! »

Eh bien non, en réalité, ce n'est pas facile ! Notamment parce qu'un pasteur a aussi un rapport « professionnel » à la Bible : il est, d'une certaine façon, « payé » pour lire la Bible ! Ne vous méprenez pas : je ne me plains pas d'être pasteur. Je considère même comme un privilège d'avoir le temps de pouvoir lire la Bible pour préparer une prédication et une étude biblique, parce que j'en suis le premier bénéficiaire. Ça me nourrit spirituellement. Mais si je ne lis la Bible que de cette façon, dans cette optique, où est la gratuité dans ma relation avec Dieu ? C'est là un écueil auquel je suis confronté depuis le début de mon ministère pastoral et qui nécessite toujours une vigilance de ma part. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je me garderais bien de jeter la pierre à ceux qui disent ne pas arriver à prier et lire la Bible comme ils le voudraient...

Pasteur ou non, tous les chrétiens partagent ce même défi de la gratuité dans leur relation avec Dieu, une relation qui ne repose ni sur la contrainte ni sur quelque calcul que ce soit. Le pasteur peut en rester à une lecture « professionnelle » de la Bible, mais tout chrétien peut ne plus considérer la lecture de la Bible que comme un devoir, une obligation, motivée par la culpabilité de ne pas y arriver ou la crainte d'être jugé... et cela devient un motif de frustration voire de souffrance.

Je n'ai pas de recette à proposer. Ca ne fonctionne pas comme ça... Mais si nous sortions déjà de la culpabilité et la crainte ! Libérons-nous des discours légalistes sur la bonne façon de prier et de lire la Bible, sur les modèles de « culte personnel » auquel il faudrait se soumettre. Peut-être que l'enjeu est plutôt de retrouver la fraîcheur de la découverte, comme savent en faire preuve les nouveaux convertis ! Ou pour utiliser la métaphore de la lettre à l'Eglise d'Ephèse dans l'Apocalypse, il s'agit de retrouver le premier amour (Ap 2.4).

Le secret est peut-être là, dans l'esprit de découverte. Sortir de la routine ou de la discipline sèche, et trouver des moyens de renouveler sa lecture biblique. Avec la lecture communautaire, ou en petits groupes ; avec d'autres méthodes d'approche biblique (lectio divina...) ; en changeant de version française de la Bible. Ce sont des choses qui m'ont aidées personnellement. Et si vous avez des pistes que vous avez explorées, des expériences vécues, n'hésitez pas à en faire part en commentaire de cet article !

Dur dur de lire la Bible ? Parfois oui... y compris pour les pasteurs. Surtout lorsqu'on ne veut pas seulement lire la Bible pour la comprendre mais pour y rencontrer Celui qui parle à travers elle. Or, c'est bien de cette rencontre renouvelée que naîtra la fraîcheur renouvelée de la découverte.

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